La société de greentech française a choisi la Thaïlande pour implanter sa deuxième usine d’acides organiques biosourcés. La société a signé un projet de partenariat avec le groupe thaïlandais Mitr Phol, leader de la production du sucre de canne et de ses dérivés et troisième groupe sucrier mondial. Les deux entreprises prévoient l’implantation d’une bioraffinerie en Thaïlande dans le cadre d’un projet porté par une joint-venture détenue à 70% par Afyren et à 30% par Mitr Phol.
La finalisation de cet accord devrait intervenir mi-2023, sous réserve d’accord des parties sur les termes définitifs du partenariat.
La technologie développée par Afyren permet de créer, à partir de coproduits agricoles, des acides organiques dont les propriétés sont identiques aux ingrédients pétro-sourcés : il s’agit de molécules dites drop-in qui peuvent être directement substituées aux molécules pétro-sourcées, sans impact sur les méthodes de production des clients. Les acides produits peuvent être utilisés en ingrédients directs, ou transformés dans des produits dérivés utiles en cosmétique ou en parfumerie par exemple.
« Avec ce projet de deuxième usine, nous organisons notre implantation dans une région stratégique au cœur de l’Asie pour servir au mieux nos clients », explique Nicolas Sordet, Directeur Général d’Afyren. « En s’associant à Mitr Phol, Afyren sécurise à long-terme un accès à une matière première durable, issue de l’industrie locale de la canne à sucre ».
Selon Afyren, l’Asie représente 25% du marché mondial des acides carboxyliques. La croissance de ce marché est tirée notamment par la dynamique des secteurs de l’alimentation humaine et de la nutrition animale ; en effet, les acides organiques bio-sourcés d’Afyren entrent dans la composition de nombreux produits alimentaires sous la forme de conservateurs ou d’arômes naturels ainsi que dans de multiples produits pour la nourriture animale, notamment comme alternative à l’usage préventif d’antibiotiques.
Projet bas carbone
Construite à proximité immédiate des activités de Mitr Phol, près de Bangkok, l’usine à l’étude bénéficiera d’un accès direct à la matière première, réduisant considérablement l’empreinte environnementale liée à son transport.
Par ailleurs, l’usine pourra bénéficier d’un accès à une électricité et une vapeur d’origine renouvelable et bas carbone, produites par cogénération de biomasse, renforçant le modèle de bioraffinerie et d’économie circulaire. Tout comme la première usine d’Afyren en France, le procédé de fermentation de l’unité thaïlandaise ne consommera pas d’eau et les co-produits minéraux de production seront valorisés en tant qu’engrais à haute valeur ajoutée.
Grâce à cette approche, Afyren poursuit son engagement de produire des acides biosourcés avec une empreinte carbone très inférieure à celle de la production traditionnelle à base de matières premières pétro-sourcées.
Cette deuxième usine vise une capacité de production d’environ 28 000 tonnes par an représentant un chiffre d’affaires annualisé d’environ 60 millions d’euros à pleine capacité. Le démarrage de production est anticipé pour 2025, le calendrier étant à préciser à l’issue des études d’ingénieries prévues au second semestre 2023.