À l’instar d’autres géants des biens de consommation, comme Unilever, l’entreprise aux 36 marques, premier groupe de cosmétiques au monde, s’est fixé de nouveaux objectifs chiffrés à horizon 2030 pour lutter contre le changement climatique. « L’Oréal accélère sa transformation en matière de développement durable », explique le groupe dans un communiqué.
Dans un récent rapport, la société de conseil en développement durable Quantis estimait la contribution de l’industrie cosmétique aux émissions mondiales de CO2 entre 0,5% et 5%.
Réduction de l’impact environnemental
D’ici à 2025, l’ensemble des sites exploités par L’Oréal seront neutres en carbone, notamment grâce à l’amélioration de leur efficacité énergétique et à l’utilisation d’énergies 100% renouvelables.
Par ailleurs, dans dix ans, 100% des emballages plastiques mis sur le marché par le groupe seront d’origine recyclée ou biosourcée. Au printemps, le groupe a ainsi lancé sous la marque La Roche Posay un premier tube incorporant du carton et permettant une réduction de 45% du plastique, par rapport à un tube classique.
L’Oréal veut aussi réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25% par produit fini, par rapport au niveau de 2016 (et de 50% en ce qui concerne les seules émissions liées au transport).
L’Oréal lance en outre un dispositif d’affichage de l’impact de ses produits, qui sera progressivement déployé au sein des marques et de toutes les catégories de produits. Ce dispositif comprend une échelle de notation allant de A à E, « les données étant vérifiées par Bureau Veritas Certification, auditeur indépendant », selon l’entreprise. Les notes seront consultables sur les sites internet de chaque marque.
Garnier sera la première marque du groupe à mettre en œuvre le système dès 2020. La marque est leader en France pour ses produits capillaires, et la troisième au niveau mondial. Ce système d’affichage sera progressivement étendu à d’autres pays, d’autres marques et d’autres catégories de produits.
« C’est une véritable transformation de la façon dont L’Oréal crée des formules, source des matières premières, fait des packagings, fabrique les produits dans ses usines », a assuré le PDG du groupe Jean-Paul Agon, à l’AFP.
Contribuer à relever les défis du monde
Au-delà de ces objectifs chiffrés, L’Oréal va également soutenir des actions conduites par des ONG sur deux axes prioritaires : le climat et les femmes en situation de vulnérabilité.
Le groupe dédie ainsi 50 millions d’euros à la restauration d’écosystèmes marins et forestiers endommagés, via la création du Fonds L’Oréal pour la régénération de la nature. Par ailleurs, le groupe financera, à hauteur de 50 millions d’euros, des projets liés à l’économie circulaire.
Enfin, pour accompagner les femmes en situation de grande vulnérabilité, L’Oréal crée également un fonds de dotation philanthropique de 50 millions d’euros. Ce fonds soutiendra l’action d’associations de terrain et de proximité luttant contre la précarité, agissant en faveur de l’insertion professionnelle et sociale des femmes, et intervenant auprès des victimes de violences et des réfugiées.
« Notre conviction est qu’il n’y a pas de croissance économique sans durabilité », affirme Alexandra Palt, directrice générale de la responsabilité sociétale et environnementale de L’Oréal. « Et cela répond de plus en plus à une attente des consommateurs. On arrive à un point de bascule », décrit-elle.
En 2019, L’Oréal a réalisé un chiffre d’affaires de presque 30 milliards d’euros. À la fin 2019, L’Oréal disposait déjà de 35 sites neutres en carbone (c’est-à-dire utilisant 100 % d’énergie renouvelable), dont 14 usines. Par ailleurs, 85 % des produits nouveaux ou rénovés en 2019 ont un profil environnemental et social amélioré.