La modernisation de la supply chain cosmétique passe d’abord par la digitalisation accrue des acteurs, notamment des PME et ETI. C’est la priorité identifiée par toutes les parties prenantes du projet. Elle doit permettre une agilité accrue des fournisseurs pour mieux répondre à l’évolution des habitudes de consommation, qui implique plus de personnalisation des produits, des cycles de développement courts, des livraisons quasi-instantanée ou la production de gros volumes pour des opérations marketing ciblées
Autre levier crucial d’attractivité et de compétitivité, les enjeux écologiques (développement d’une offre durable et responsable, mesure et maîtrise de l’empreinte carbone, traçabilité du cycle de vie des produits) seront également au cœur du programme. Les deux thèmes sont d’ailleurs en partie liés.
Circulation des données
« Pour aborder la transition écologique, nos entreprises adhérentes ont besoin de nombreuses données sur la traçabilité, le process, le sourcing, etc. Elles ne peuvent les obtenir que par leurs fournisseurs, et les fournisseurs de leurs fournisseurs. Le traitement de ce flux massif d’informations implique un système digitalisé », explique Emmanuel Guichard, délégué général de la FEBEA.
« Le but de l’Accélérateur est de fournir une réponse collective et mutualisée, pour que l’information en provenance des fournisseurs circule de manière fluide et rapide. Et qu’ils puissent ainsi se positionner ainsi à terme comme des acteurs de niveau européen, voire mondial sur ce sujet », poursuit-il.
Outre les données relatives aux engagements environnementaux, la digitalisation doit également permettre un échange d’informations agile et réactif sur les flux de ventes.
« Avec la montée du e-commerce et la dynamique à l’export, les choses vont très vite, il faut que toute la chaine de fournisseurs puisse être informée et puisse réagir rapidement pour éviter les rupture », indique Emmanuel Guichard. « Donc la digitalisation de toute cette transmission d’informations est essentielle. Pour les PME, il n’est toujours pas évident de collecter ou réceptionner des données numériques alors que cela peut être une information capitale », précise-t-il.
Douze entreprises sélectionnées
Douze entreprises [1], de la formulation, de l’équipement et du packaging, ont été sélectionnées pour intégrer ce programme. Les participants ont été choisis dans des segments non concurrentiels sur la base de leur motivation et de leurs perspectives de développement. Ils se réuniront pour des séminaires de formation dispensés par SKEMA Business School.
« Nous voulions une promo homogène et équilibrée, avec différents types de fournisseurs dans différents domaines. Le but était d’avoir aussi des entreprises qui puissent appliquer directement cette formation. Ce sont des gens très mobilisés sur ces enjeux de la digitalisation et qui, dans les faits, ont souvent déjà commencé », déclare les directeur.
Le programme prévoit également des journées filières avec la participation des partenaires Grands Comptes qui viendront témoigner de leurs attentes vis à vis de leurs fournisseurs et échanger avec les entreprises.
Un modèle pilote
L’expérience de cette première promotion de l’Accélérateur Beauté pourrait mener au lancement d’une seconde phase, portant sur d’autres sujets attenants à la modernisation de la supply chain, notamment en matière de « cybersécurité » et de « politiques d’achat et de sécurisation de l’énergie ».
« Le but de cet Accélérateur Beauté est de donner un avantage aux entreprises qui accompagnent le secteur, et de leur permettre d’affronter ces nouveaux défis. Elles vont aussi servir de modèles par rapport aux autres fournisseurs, et mettre un niveau de standard pour leurs confrères », conclut Emmanuel Guichard.